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Mali: La Haute autorité de la communication somme les médias à arrêter la couverture médiatique des activités des partis politiques

  • avril 13, 2024
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La Haute autorité de la communication (HAC) malienne, somme depuis le jeudi 11 avril 2024, tous  les médias du pays à arrêter la couverture médiatique des activités des

Mali: La Haute autorité de la communication somme les médias à arrêter la couverture médiatique des activités des partis politiques

La Haute autorité de la communication (HAC) malienne, somme depuis le jeudi 11 avril 2024, tous  les médias du pays à arrêter la couverture médiatique des activités des partis politiques et des activités à caractère politique des associations.

Suite à l’adoption du décret n°2024-0230/PT-RM du 10 avril 2024, portant suspension des activités des partis politiques et des activités à caractère politique des associations, en vue selon les autorités du pays, de maintenir l’ordre public, et à favoriser un environnement propice au dialogue inter-malien en cours, la HAC a dans un communiqué rendu public le jeudi 11 avril dernier, par son Directeur Gaoussou Coulibaly, invité « les médias du pays à arrêter toute diffusion et publication des activités des partis politiques et des activités à caractère politique des associations.»

Face à ce qui faut qualifier de violation du droit à l’information, dénié au peuple malien, le Committee to protect journalists (CPJ), n’a pas tardé à interpeller la junte malienne,  à surseoir à l’application de sa décision pour permettre aux journalistes de couvrir toutes les activités des partis politiques.

« Les citoyens maliens ont le droit d’être informés de l’évolution de la situation à ce moment crucial de la vie politique du pays et la presse doit pouvoir faire son travail sans entrave, surtout sur des sujets revêtant un intérêt public aussi important (…) La Haute Autorité de la Communication du Mali doit revenir sur sa décision interdisant la couverture médiatique des activités des partis politiques dans le pays et permettre aux journalistes de couvrir l’actualité librement » a déclaré Angela Quintal, responsable du programme Afrique du CPJ.

Le groupe, « Maison de la Presse », vent débout contre la décision de la HAC, a quant à lui déclaré rejeter l’ordonnance sans fondement juridique de la HAC et a appelé les journalistes à « ne pas se soumettre aux injonctions de la HAC » et invite « les médias à rester débout, unis et mobilisés pour la défense du droit du citoyen à l’information »

Toutefois, Gaoussou Coulibaly, ne démord pas et argue que la HAC s’évertuera à faire appliquer les « lois de la République » et à veiller à ce que les médias respectent les injonctions du communiqué, au risque d’être suspendus ou fermés.

Aux affaires depuis mai 2021, la junte malienne dirigée par Assimi Goïta, avait annoncé à travers un communiqué la tenue d’élections libres et démocratiques en février 2024, au terme desquelles le pouvoir serait transféré aux civils à partir du 26 mars 2024. Mais que nenni, car la transition militaire a annoncé le report sine die de celles-ci.

A en croire le Premier ministre malien, Choguel Kokalla Maïga, sur les antennes de la télévision d’Etat, «la phase de stabilisation doit atteindre un point de non-retour, un point suffisamment stable pour pouvoir organiser des élections ».

Entre temps, ce sont plus de 80 partis politiques et des associations civiles du pays, qui ont publié le 1er avril dernier, des déclarations communes appelant au retour de l’ordre constitutionnel par la mise en place d’une architecture institutionnelle, devant organiser illico des élections présidentielles qui mettront fin au règne du régime militaire.

Faut il préciser que le décret n°2024-0230/PT-RM du 10 avril 2024, portant suspension des activités des partis politiques et des activités à caractère politique des associations, intervient donc dans un contexte de bras de fer entre la junte militaire malienne qui, entend se maintenir le plus longtemps au pouvoir et la classe politique et les associations civiles du pays qui exigent la tenue des élections présidentielles dans un bref délai.

Adingra OSSEI

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