Le
journaliste d’investigation Assalé Tiémoko Antoine a récemment publié, sur les
réseaux sociaux, une lettre ouverte adressée au Ministre de la Justice, Garde
des Sceaux, pour dénoncer l’inertie de la justice ivoirienne face à Komé
Bakary. Ce dernier est accusé depuis un mois de faux et usage de faux dans
l’affaire dite de l’expropriation des terrains à Djorogobité 2, dans le
district d’Abidjan. Assalé Tiémoko Antoine s’indigne du traitement judiciaire
privilégié accordé à cet homme d’affaires malien, qui semble défier la justice
du pays.
Militant pour l’arrestation et la condamnation de
Komé Bakary, accusé depuis plusieurs semaines d’avoir utilisé des documents
falsifiés avec la complicité de plusieurs agents du Ministère de la
Construction, du Logement et de l’Urbanisme, Assalé Tiémoko Antoine critique
vivement le silence de la justice ivoirienne. Selon lui, après des
investigations menées par ses soins, Komé Bakary a falsifié plusieurs documents
officiels, notamment les Sceaux de la République et les signatures de
magistrats pour s’octroyer illégalement des terrains dans le district d’Abidjan.
« Comment comprendre une telle inertie de notre
justice face à de tels agissements ? Comment tolérer, depuis plusieurs jours,
celui qui a osé falsifier les Sceaux de la République, dont vous êtes le
gardien et le garant ? Comment accepter l’imitation de la signature d’un haut
magistrat, qui se trouve être un de vos proches conseillers ? », a interrogé
Assalé Tiémoko Antoine dans sa lettre adressée au Ministre de la Justice.
Il a
également révélé qu’une Ivoirienne, récemment rentrée au pays après avoir
publié une vidéo sur les réseaux sociaux, avait été arrêtée de nuit à
l’aéroport, avant d’être conduite avec ses bagages et son passeport à la police
criminelle, où elle a passé 48 heures. Pendant ce temps, Komé Bakary, malgré
près de vingt plaintes déposées contre lui, continue de narguer ses victimes et
ne répond aux convocations que selon son bon vouloir.
Dans la même dynamique, le député de la nation et
directeur de publication du journal « L’Éléphant déchaîné » a également
questionné Sansan Kambilé sur ce qu’il perçoit comme un traitement judiciaire
privilégié accordé à Komé Bakary, en dépit des nombreuses plaintes déposées
contre lui.
« Serions-nous face à une situation qui
embarrasserait notre temple de Thémis, avec un système judiciaire à deux
visages ? L’un, prompt à sévir impitoyablement et avec une célérité presque
enviable contre des citoyens ordinaires, et l’autre, mystérieusement
accommodant envers des individus qui osent utiliser illégalement les Sceaux de
la République pour falsifier des documents et troubler l’ordre public ? » S’interroge
Assalé Tiémoko Antoine.
« Pourquoi la justice tarde-t-elle à envoyer un
signal fort à tous ceux qui prennent des libertés avec nos lois, comme dans
cette grave affaire foncière, et à soulager, par conséquent, un peuple qui
souffre de cet affront public ? », a-t-il ajouté.
Pour sa part, dans une réponse laconique adressée à
Assalé Tiémoko Antoine sur Facebook, le Ministre de la Justice, Sansan Kambilé,
a déclaré : « Le service public de la justice s’exerce dans la sérénité et non
dans les émotions. »
Sébastien Yao
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