Le Tribunal Correctionnel de Paris, lors de son audience du 31 mars, a condamné Marine Le Pen, présidente du Rassemblement National, à cinq ans d'inigébilité immédiate et à quatre ans de prison, dont deux fermes sous bracelet électronique. En parallèle, 23 autres prévenus 23, ainsi que le parti Rassemblement National lui-même, ont été sanctionnés. Le parti devra verser une amende de 2 millions d'euros, dont 1 million ferme.
Marine Le Pen est accusée d’avoir orchestré une pratique « organisée, centralisée » entre 2004 et 2016, visant à « optimiser » les enveloppes parlementaires de 21 000 euros mensuels destinées aux assistants parlementaires. Ces fonds ont été détournés pour financer des activités du parti.
La présidente Bénédicte de Perthuis a déclaré : « Ce n’est pas le travail qui est fictif, mais le contrat ». Elle a précisé que les assistants parlementaires « ont bien travaillé, mais pour le parti », permettant ainsi au Rassemblement National de réaliser des « économies » dans un contexte financier difficile.
Selon le tribunal, les salaires versés par le Parlement européen ont enrichi illicitement le parti, offrant un « confort de vie » aux dirigeants. Marine Le Pen aurait joué un rôle central dans ce système, en suivant le modèle instauré par son père. Sous sa direction, le système a été « optimisé » et les contrats se sont « multipliés », sans consultation des députés concernés.
Pour justifier l’inéligibilité immédiate, le tribunal a invoqué « le risque de récidive » et un « trouble majeur à l’ordre public », notamment le fait qu’une personne condamnée puisse se présenter à l’élection présidentielle.
Marine Le Pen, reconnue coupable d’avoir détourné environ 3 millions d’euros de fonds européens, devra également payer une amende de 100 000 euros à l’État français. Elle a annoncé son intention de faire appel, espérant modifier l’issue avant les élections présidentielles de 2027.
Cette décision a suscité des réactions variées. Si des critiques ont émergé au sein du Rassemblement National, de La France Insoumise et des Républicains, les Socialistes et les écologistes ont salué le verdict, insistant sur le « respect de la justice ».
SébastienYao
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