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Côte d'Ivoire : L'affaire des 3 000 euros: une révélation qui ébranlé l'opposition ivoirienne



Côte d'Ivoire : L'affaire des 3 000 euros: une révélation qui ébranlé l'opposition ivoirienne Côte d'Ivoire : L'affaire des 3 000 euros: une révélation qui ébranlé l'opposition ivoirienne

Lors d’un récent débat télévisé, un responsable du RHDP a lancé une accusation fracassante contre un cadre du PPA-CI, proche de Laurent Gbagbo, affirmant que ce dernier recevait mensuellement 3 000 euros de feu l’ancien Premier ministre Hamed Bakayoko. Cette révélation, présentée comme étayée par des preuves, a immédiatement suscité des réactions vives dans la classe politique ivoirienne. Entre dénonciation d’une manipulation, stratégie d’intimidation et remise en question de la cohésion de l’opposition, cette affaire soulève plusieurs interrogations.  

1. Les faits et leur contexte

L’accusation porte sur des versements supposés réguliers à un opposant connu pour ses critiques acerbes contre le pouvoir d’Alassane Ouattara. La méthode employée par le responsable du RHDP est notable : il défie son interlocuteur de le poursuivre en justice pour diffamation, suggérant ainsi qu’il détient des éléments concrets.  

Cette stratégie n’est pas nouvelle en politique, mais son efficacité réside dans son timing et sa publicité. Elle survient dans un climat de tensions politiques persistantes, où l’opposition tente de se réorganiser face à un RHDP dominant.  

2. Les réactions et leurs significations 

Les réactions à cette révélation sont polarisées :  

Pour certains, il s’agit d’une manœuvre du pouvoir pour déstabiliser l’opposition en exposant un prétendu « cheval de Troie » dans le camp Gbagbo. Si cette thèse est vraie, elle pourrait affaiblir la crédibilité du PPA-CI en le présentant comme infiltré.  

Pour d’autres, c’est une mise en garde adressée à tous les opposants : le pouvoir aurait des informations compromettantes sur nombre d’entre eux et pourrait les utiliser en cas de besoin.  

Enfin, une troisième lecture y voit une erreur stratégique du RHDP : en « dévoilant » un éventuel allié discret, le pouvoir prive ce dernier de son utilité et risque de décourager d’autres collaborations informelles.  

3. Hypothèses et déductions rationnelles 

Plusieurs scénarios sont plausibles : 

L’accusation est fondée : Si des preuves existent, cela signifierait que certains opposants ont été soutenus par des figures du régime, soit pour les contrôler, soit pour affaiblir leur camp. Cela jetterait une ombre sur la sincérité des critiques du pouvoir. 

C’est une manipulation: Le but pourrait être de semer la division au sein du PPA-CI, en discréditant un de ses membres pour affaiblir Laurent Gbagbo.  

Une erreur de calcul politique: En rendant publique cette information, le RHDP pourrait avoir sous-estimé l’effet boomerang : certains de ses propres partisans pourraient s’interroger sur le soutien accordé à des opposants plutôt qu’à des militants loyalistes.  

4. Conséquences possibles 

Pour l’opposition: Si l’accusé ne se défend pas efficacement, cela pourrait entacher son image et celle de son parti. Une clarification publique serait nécessaire pour éviter une crise de confiance.  

Pour le pouvoir : Le risque est de passer pour un régime qui instrumentalise l’opposition tout en négligeant sa base. **Pour le débat démocratique** : Cette affaire renforce la méfiance entre acteurs politiques et pourrait décourager les compromis nécessaires à une stabilité durable.  

Conclusion

Au-delà des accusations et des démentis, cette affaire révèle les fractures et les jeux d’influence qui traversent la scène politique ivoirienne. Qu’elle soit vraie ou fabriquée, elle sert de rappel : en politique, les alliances sont parfois plus complexes qu’elles n’y paraissent. Reste à savoir si cette révélation affaiblira durablement l’opposition ou si elle se retournera contre ceux qui l’ont orchestrée.  

Par MEMOUAR D.

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